Si… (une phrase pour une vie)

Si je n’étais pas la fille
de celui qui s’est caché dans les bois
(un morceau de meule de gruyère accroché
dans le dos pour ne pas mourir de faim)
caché dans les bois pour échapper aux chiens, (…)

Armand le poète

Page de Armand le poète

(…) jusqu’à présent, je n’ai écrit qu’à des poètes morts (…)maintenant je vais beaucoup mieux alors j’écris à des poètes vivants. »
« (…) est-ce que tu connais bien Patrick Dubost ? Je ne voudrais pas qu’il soit fâché… Est-ce que vous vous disputez par fois ?

Les quelques lignes ci-dessus sont extraites de la correspondance avec Armand le Poète

Ainsi chantait Miss Drac’ula

« …peux pas chanter – ça pleure dans les yeux – et partout d’ssous et d’ssus la peau – peux justhurler – arrête avec tes questions – tes réflexions – et t’écris encore – tes questions – tes réflexions – encore t’écris quell’ manie – ça sert à quoi – ça sert à quoi d’ab – c’est encore la vieille Miss : elle me dracule tant qu’elle peut pour qu’ les mots informes arrivent du dedans – tout crus – passés de l’intérieur à l’extérieur – tout crus dans la bouche – qui les mâche – les r’mâche – c’est ma viande – mon steack à moi – (…)

Et ce (j’) qui change constamment dans le tournis et la tremblante – et ce (j’) qui sait – d’ la fillette cachée dans les grandes jupes noires – ce (j’) qui veut savoir – tout de l’aïeule – là -haut – tout là-haut – perdue entre oreillers draps édredons – lit d’ campagne très haut – montagne de laine et de plumes – visage de ire qui grommelle dans son patois – j’ j’ d’ petit’ enfant qui devine – pressent que l’aïeule sait quelque chise – de terribelement terrfiant – à entendre le silence et le respect des autres – tous ces adultes autour du lit d’plume et d’laine – ce quelque chose – mystère… – où sombrent tous les mots – ces mots de tous les jours – où se naufrage quelque chose – qui s’entend en silencieuse tempête – mais Miss Drac’ a déjà commencé sa belle ouvrage…

* Une première version partielle est parue en 98 dans la collection Electre de Jean-pierre Bobillot et lue au Colloque de Cerisy l’année suivante.
* Une deuxième version fut programmée par la Maison de la Poésie Languedoc & Annie Estèves au théâtre Jean Vilar à Montpellier en novembre 2006 avec la comédienne Arlette Fétat et le compositeur Vincent Ferrand.
* Une autre version est a été proposée pour le dixième anniversaire des CRIS POETIQUES au Vélo Théâtre en novembre 2009 : lecture par l’auteure avec projection de ses collages visuels et l’interprétation enregistrée de la comédienne Arlette Fétat.