Deng Daikun calligraphie 1

Vit et travaille à Chengdu (Chine).

Ses calligraphies ont été publiées dans les plus importantes revues nationales telles que : Peintures chinoises, Calligraphies chinoises, Journal de la calligraphie, Gravures, Calligraphie et peinture.
Il est également l’un des plus éminents graveurs de sceaux.

Devenir un grand maître comme il y en a peu dans l’histoire de la calligraphie chinoise, rejoindre les grands noms tels : Wang Xi Zhi (303-361 ), Zhang Xu (658-747 ), Hai Su (737- ? ), Yan Zhen Qing (708-784), Mi Fei (1051-1107), Huang Ting Jian(1045-1105 ), Wang Tuo (1592-1652 ), Lin San zhi ( ? -1902), qui l’ont fasciné au point de vouloir s’inscrire dans cette lignée réputée pour sa cursive, voilà ce que fut très tôt son vœu exclusif.
Désir amplement réalisé puisqu’on le dit roi de la petite cursive, or « l’histoire de la calligraphie chinoise est l’histoire de la cursive » aime-t-il à affirmer.

Il commence dès l’âge de 5 ans à étudier et pratiquer la calligraphie avec un professeur du nom de Li Zhi Xiu dont le père, Li Kong Pu, lettré possédant une immense bibliothèque de livres anciens, en permettra l’accès au jeune élève dès qu’il aura atteint une douzaine d’années. Cette amitié par les livres dans l’âge impossible entre le vieillard et l’enfant va contribuer à faire de lui un érudit des textes classiques anciens. Enfermé dans une petite pagode fermée à clé où il est entouré de livres prêtés par Li Kong Pu, il va jour après jour, nuit après nuit, en copier la plupart fidèlement.
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Pendant la période de la révolution culturelle alors que maints ouvrages sont brûlés, Daikun, âgé de dix neuf ans, regarde les gens s’engouffrer dans cette agitation destructrice et ne pense qu’à cet ouvrage intitulé Ru Lin Wai Shi*, roman très célèbre de la dynastie Qin écrit par Wu Jing Zhi qu’il entend menacé. Très pauvre, vivant sans électricité, il parcourt quarante kilomètres à pieds et dépense quatre yuans pour la location de l’ouvrage qu’il va recopier à la lueur des chandelles pendant des nuits, se trouvant à l’aube dans une sorte de paralysie, conséquence de la fatigue et de l’immobilité.
Les quatre livres et les cinq canons, Lao Tseu, Confucius, tous les philosophes classiques, sans oublier les cinq livres de Mao Tse Dong parce qu’il en estime hautement la qualité calligraphique, feront partie de son « chantier ».

Plus tard, dans un atelier de seize mètres carrés qu’il baptise Pagode d’étude privée, il mène pendant vingt ans une vie d’ascète, mangeant peu pour pouvoir acheter des livres, travaillant avec acharnement la calligraphie, continuant sans cesse à étudier.

A vingt quatre ans, il rencontre Cheng Chang Hou, le plus éminent calligraphe dont il devient un ami très proche. Cette amitié, son admiration, vont exacerber sa passion pour cet art calligraphique… C’est l’époque où tous les calligraphes sont considérés comme de vieilles choses appartenant au capitalisme ou au révisionnisme, il va donc devoir user de stratagèmes pour se protéger, comme par exemple découper des modèles d’écriture des grands calligraphes pour les coller dans un livre ordinaire qui peut passer tout à fait inaperçu, comme il l’a fait pour la préface de Wang Xi Zi en découpant chaque caractère… Il affirme que malgré toutes les vicissitudes rencontrées, il est le plus heureux des hommes parce qu’il a pu lire, copier, étudier 40 000 livres.

Sans oublier la courante, la qualité de la cursive notamment, est la marque des plus grands calligraphes, elle permet de percevoir finement la personnalité de l’artiste.
Pendant l’année 1975 Zhao Wen Yu, éminent calligraphe sichuanais, lui donne des cours.
En 1977, il suit l’enseignement du célèbre calligraphe et critique Li Xing Bai, directeur de l’institut de peinture chinoise, premier expert de la maison Rong Bao Zhai** et dont il devient le disciple le plus apprécié.

En 1979, enfin, c’est Lan Lu Sun, le célèbre graveur qui parachève son savoir-faire déjà immense.
Pour se moquer de lui, ses pairs disent : six fois médaille d’or nationale et internationale plus trois immenses maîtres, voilà le phénomène Daikun ce à quoi il rétorque ce n’est pas tout à fait correct. Je crois seulement à trois mots : ressentir/comprendre et travailler.
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Enseignant d’honneur dans plusieurs universités de Chine, Daikun n’a qu’un rêve : faire partager la calligraphie chinoise au monde entier.
Reconnu comme le plus grand calligraphe chinois en 2007, il est dans l’histoire de la calligraphie le seul à l’être aussi jeune. Dans son auto-biographie Silence de la vie il écrit : j’admire la création je vais me vouer entièrement au dieu invisible.
Il faut bien préciser que sa virtuosité trouve aussi son ancrage dans son immense érudition. A l’heure actuelle, il est le seul à pouvoir lire et interpréter les écrits de calligraphes anciens puisque cela réclame des connaissances paléographiques, socio- historiques et littéraires.

Shanshan Sun, son disciple le plus proche, commence à travailler avec lui vers sa vingtième année, alors que Daikun est le calligraphe le plus en vue du Sichuan.
Cet enseignement ne consiste pas à ce stade, en exercices : ce sont d’abord l’observation des travaux de Daikun, les démonstrations sobres et les suggestions, … car, peu disert est le maître, adepte du célèbre celui qui parle ne sait pas . Peu à peu vont se produire des échanges de point de vue, d’études, d’expériences jusqu’ au départ de Shanshan Sun en 1990, le temps de créer une indéfectible amitié. L’installation en France, ne va pas pour autant arrêter leur échange qui continue par courrier : envois de travaux, retours de commentaires, suggestions de comparaisons.

Comprendre et ressentir sont les deux pôles de l’enseignement de Daikun pour que l’émotion intérieure en fonction de la sensibilité personnelle profonde puisse nourrir le tracé visible; et tous deux s’accordent à dire La calligraphie chinoise déborde la calligraphie.

Titres les plus importants décernés à Deng Daikun

Directeur de l’Institut de calligraphie et peinture de Chengdu
Membre du comité directeur de la Société des Calligraphes Professionnels
L’un des six experts spécialisés pour les objets de l’antiquité
Calligraphe premier niveau, l’un des rares artistes distingués officiellement par l’état
Président de la Société de Calligraphie Cursive
Dix sept fois couronné grand prix de calligraphie au plan national
A obtenu plus d’une centaine de prix internationaux (médailles or-argent-bronze)
Candidat pour l’Asie élu trois fois par les Nations Unies
Elu en 2007 comme ambassadeur contre la pauvreté et a participé à de nombreuses manifestations pour cette cause.
Choisi par l’état pour enseigner la calligraphie aux ex-ministres dont le ministre de la culture (en Chine une fonction avec une importante responsabilité implique une bonne connaissance de la langue, donc de l’écriture et donc de la calligraphie…)
Calligraphe & chercheur érudit, il est également un collectionneur passionné.

* roman considéré comme le plus critique, de manière directe et comique, satire du système impérial, des examens et de tous les domaines
** Li Xing Bai enseigne maintenant dans une université américaine et séjourne régulièrement en Chine.
*** Galerie qui expose les calligraphes contemporains les plus reconnus, c’est également un atelier et la marque de maints produits pour la calligraphie.