Décès de Georges Baal

Comédien, il a d’abord l’esprit d’un « chercheur-né », d’un questionneur…

Arrivé en France en 1956, il se consacre à la biologie moléculaire, puis à la génétique. De là il passe à la psychologie, à la psychanalyse et aux différents courants du théâtre tout en s’intéressant passionnément à la littérature d’avant-garde de son pays, la Hongrie, et de la France.

Finalement ses connaissances de psychanalyste vont nourrir ses réflexions d’homme de théâtre, aussi élabore-t-il un théâtre expérimental tout à fait singulier, l’une de ses sources étant ce qu’on appelait le théâtre pauvre.

A partir de ce théâtre expérimental il met au point sa méthode Théâtre et Thérapie et se spécialise dans le domaine de l’addiction à la drogue : il fera pendant des années de nombreux ateliers en Europe et notamment en Hongrie.

Son intérêt pour l’écriture, les avant-gardes littéraires a été constant et sans doute quelques spectateurs se rappellent-ils encore des spectacles bouleversants réalisés d’après des textes qui n’étaient pas a priori destinés au théâtre comme Lautréamont, Artaud,… tout au long des années 80.

C’est alors qu’il devient l’interlocuteur privilégié concernant mon questionnement à propos du théâtre. Plusieurs rencontres seront nécessaires pour finaliser le dossier Texte/corps/théâtre pour le N° 23/24 de Textuerre en juin 1980. Il met en scène mon texte Via Scavi (1981-1982) et réalise un montage/performance : Nous t’attendions pour le dépeçage à partir de plusieurs de mes livres. On le retrouve régulièrement dans les n° de Textuerre : n° 31/32 1981 (dossier Via Scavi) – N°57/58 Nov. 86 L’acteur dans l’épaisseur de la lettre – N° 62 (1988) Trois écrivains du pays magyar – N° 64 (1989) L’acteur un étranger sur la scène – N°66 (1990) A la dérive d’Artaud.

Impossible de retracer en quelques lignes un parcours d’une telle richesse, aussi espérons que ses proches, amis, collègues, artistes d’horizons divers ne manqueront pas de faire écho à son œuvre et… -qui-sait …?- dans un futur plus lointain, de poursuivre ses recherches.

Anne-Marie Jeanjean